LES STRATEGIES ASSOCIATIVES

DE LUTTE CONTRE L’HOMOPHOBIE

 

Qu’est-ce que l’homophobie? On peut la définir comme « toute manifestation, avouée ou non, d’exclusion ou de violence à l’encontre d’individus, de groupes ou de pratiques sexuelles, ou perçus comme tels, au motif de l’homosexualité ». Càd qu’ « il ne faut pas restreindre les actes homophobes aux agressions verbales ou physiques, mais y inclure également toutes les situations où une personne se voit refuser un droit, un service ou un bien à raison de son homosexualité avérée ou supposée » (définition de SOS Homophobie, reprise par d’autres associations de lutte contre l’homophobie).

 Selon Daniel Borrillo, juriste et membre de l’association AIDES, il existe différents niveaux d’homophobie, qui vont de l’homophobie du langage à l’hétérosexisme (exemples liste).

 Il existe des associations dont la raison d’être est de lutter contre ces différents aspects de l’homophobie.

 Au niveau local: il existe par exemple à Reims plusieurs associations: Reims Liberté Gaie, Homozygote, Ex æquo, Help et le CLACH ( Collectif de Lutte et d’Action Contre l’Homophobie) = Ex æquo, Homozygote, commerçants et particuliers, constitué après assassinat de François Chenu,  groupe de pression auprès des politiques.

 Au niveau national: il existe des mouvements fédérateurs, comme :

- l’Inter-associative LGBT : c’est un collectif essentiellement parisien, qui organise la Gay Pride, rebaptisée Marche des Fiertés. Il est composé de 61 associations, dont Amnesty International, Contact, Gare!

Son rôle est d’engager et entretenir des discussions avec les politiques et à émettre des revendications au niveau national;

- le Centre Gai et Lesbien : c’est un réseau national qui a pour vocation de mettre en place des actions locales. En effet, l’Inter-CGL regroupe les différents CGL présents en France, chaque CGL ayant vocation à regrouper les associations de la ville où il est implanté;

- l’Interassociatif de lutte contre l’homophobie (Novembre 1999), qui a pour vocation d’obtenir du Gouvernement qu’il engage une véritable politique de lutte contre l’homophobie, et qui regroupe notamment SOS Homophobie, Prochoix, AIDES, la Ligue des Droits de l’Homme, Act Up-Paris et Sida Info Service, etc.

 La mobilisation associative contre l’homophobie existe également à l’étranger (Canada = Gai Ecoute), à l’échelle européenne (European Gay Managers Association) et à l’échelle internationale (PFLAG = association des parents, familles et amis des gais et lesbiennes d’Amérique du Nord).

 L’objectif de ces associations est d’obtenir l’égalité, de droit et de fait, entre les hétérosexuels et les homosexuels, le respect de la dignité de la personne homosexuelle.

 A cette fin, les associations mettent en place de véritables stratégies de lutte contre l’homophobie: (pour moi, une stratégie est en quelque sorte une réflexion sur la mise en place des moyens les plus efficaces pour parvenir à un objectif déterminé) :

il s’agit d’informer et de sensibiliser la population et certaines institutions au problème de l’homophobie ( I ), et, dans un même temps, d’obtenir du pouvoir en place qu’il s’engage dans une politique de lutte contre les discriminations et de rejet de l’homophobie ( II ).

 

I – Information et sensibilisation au problème de l’homophobie

 Dans ce domaine, les associations interviennent à deux niveaux: auprès de la population (A) et auprès de certaines institutions qui perpétuent la norme sexuelle (B).

 A)   L’intervention des associations auprès de la population

 1) Auprès d’un public susceptible d’être homophobe

 Les associations interviennent auprès de l’ensemble de la population, ainsi elles sont sûres de toucher un public homophobe.

 Parce que l’homophobie prend sa source dans l’ignorance, dans l’impossibilité de se représenter la différence, les associations sont convaincues qu’en informant les gens sur ce qu’est l’homosexualité, on fera reculer l’homophobie.

 Tout d’abord, il s’agit essentiellement de lutter contre ce que Daniel Borrillo appelle l’homophobie personnelle, ce qui doit correspondre à la majorité de la population homophobe.

Comment ? En montrant aux gens que les homosexuels sont des personnes comme les autres, qu’ils veuillent avoir un mode de vie consensuel ou un autre mode de vie, ce sont des personnes qui travaillent, qui aiment, qui ont des désirs.

Il s’agit notamment de combattre des assimilations telles que, par exemple: homosexuel / obsédé sexuel, partouzeur invétéré, infidèle notoire, ou encore pédophile…

 Ensuite, il s’agirait de lutter contre l’homophobie interpersonnelle, mais certaines associations restent sceptiques.

Parce qu’elles considèrent que les homophobes virulents, càd ceux qui ressentent de la haine à l’égard des homosexuels, ceux qui cherchent à détruire les gens qui ne sont pas comme eux, on pourra difficilement les convaincre que les homosexuels sont des personnes comme les autres et ne sont pas leurs ennemis.

Ces associations considèrent qu’il n’y a que la loi qui puisse les freiner, les empêcher de passer à l’acte d’agression.

 Enfin, en ce qui concerne la lutte contre l’homophobie intériorisée des homosexuels, la démarche informative des associations peut les aider à prendre conscience qu’il n’y a rien de honteux à être homosexuel, et donc les aider à s’assumer en tant qu’homosexuel.

à lutter contre un effet pervers de l’homophobie: le suicide.

Certaines associations pensent que ces homosexuels ont surtout besoin d’une reconnaissance sociale.

 Comment les associations s’y prennent concrètement pour véhiculer cette information, pour sensibiliser?

·       par des conférences, mais impact limité aux personnes déjà sensibles au problème – sauf peut-être les parents

·       idem livres sur homosexualité

·       par intermédiaire des sites internet des associations

·       par la tenue de stands d’information dans des lieux de passage, en centre ville par exemple. Avec autorisation de la Mairie.

·       par des expositions dans des lieux tout public, tels que les galeries des FNAC, les centres sociaux

·       par la distribution de tracts en ville, dans les salles d’attente des médecins…

·       par des communiqués de presse faits par les associations qui annoncent et présentent leurs conférences

·       et plus simplement, par la visibilité des homosexuels (couple qui s’affiche naturellement, Marche des Fiertés, journée contre l’homophobie en Mars à initiative de l’association des Flamands Roses, Lille …)

 2) Auprès de la population homosexuelle: information sur ses droits et sensibilisation aux risques d’agression

- Information des homosexuels sur leurs droits

 On a vu en introduction que l’homophobie pouvait se traduire par le refus de droits, de services ou de biens.

 Il s’agit donc d’informer les homosexuels qu’ils ont des droits.

 La loi  du 16 Novembre 2001 reconnaît la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle (sur les mœurs précédemment) (A.225-1 NCP) et la punit de 2 ans de prison et de 30 000 € d’amende (A.225-2 NCP) lorsque celle-ci consiste:

·       à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service

·       à entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque

·       à refuser d’embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne

 Et il s’agit d’informer les homosexuels qu’ils ont également le droit de faire respecter leurs droits: la police n’a elle en aucune façon le droit de porter un jugement sur le fondement de la plainte, en l’occurrence, une atteinte en rapport avec l’orientation sexuelle, elle doit l’enregistrer. Beaucoup de victimes finissent par laisser tomber face à l’accueil qui leur est réservé lors du dépôt de la plainte.

 Cette information se fait grâce à des courriers électroniques, à des lignes d’écoute et à des permanences tenues par les associations. Il faut savoir que les bénévoles qui assurent ces permanences sont formés tant aux techniques d’écoute qu’aux problèmes juridiques que peuvent rencontrer les victimes.

 Les associations mènent aussi une politique de prévention des agressions et de soutien des personnes qui ont subi une agression.

 - Sensibilisation des homosexuels aux risques d’agression

 Il s’agit d’un appel à la vigilance, essentiellement sur les lieux de drague. La plupart du temps, ce sont des parkings, parcs ou aires de repos, fréquentés à la tombée de la nuit, ce qui en fait des endroits dangereux.

 Les associations informent les homosexuels sur les règles élémentaires de sécurité à respecter sur les lieux de drague, par exemple:

à être prudent, surtout avec les personnes nouvelles

à se tenir au maximum dans les zones éclairées

à faire connaissance avec les autres habitués du lieu de drague, la solidarité étant très importante en cas d’agression. On constate trop souvent une attitude passive des personnes témoins d’une agression.

 De même, elles incitent les victimes à porter plainte et les aident à faire constater les agressions, car elles pensent que c’est en montrant que les homosexuels n’ont plus peur des homophobes que l’homophobie reculera.

 

B) L’intervention des associations auprès de certaines institutions qui perpétuent la norme sexuelle

1) La famille

 Deux axes:

Informer les parents sur ce qu’est véritablement un homosexuel peut contribuer à les rassurer et ainsi les aider à accepter que leur enfant le soit : les parents qui ont peur car ils s’interrogent sur l’avenir de leur enfant. Leur expliquer qu’avoir une autre orientation sexuelle ne signifie pas que la personne souhaite vivre en marge de la société, elle peut avoir les mêmes aspirations à une vie stable, une vie de famille…

Par contre, il faut attirer leur attention sur le fait que le rejet de ses enfants en raison ici de leur orientation sexuelle et la souffrance qu’il implique doit être le véritable sujet de préoccupation.

Association Contact, 84 rue St Martin 75004 Paris

 

Aider au coming out:

L’annonce de leur différence aux proches, et surtout aux membres de la famille, est la principale source d’angoisse des (adolescents) homosexuels.

Les associations sont là pour soutenir la personne dans la démarche d’annonce de son homosexualité à ses proches ou coming out (avant et après, pas pendant car ce doit être une démarche personnelle).

Ce soutien est nécessaire, car la personne homosexuelle peut préférer renoncer à son orientation sexuelle plutôt que d’être rejeté par sa famille, avec les conséquences néfastes que cela implique (frustrations…suicide).

 2) L’école

 Pourquoi intervenir à l’école? Parce que l’école, plus qu’un lieu d’apprentissage et de sociabilité, est aussi un lieu où s’expriment quotidiennement l’intolérance et le rejet de la différence, et parce que l’homophobie tue des adolescents.

 A ce niveau, les associations ont plusieurs souhaits:

 - qu’une information sur l’homosexualité soit incluse dans le programme d’information sur la sexualité.

But = une éducation impartiale de la sexualité, où l’homosexualité serait présentée comme une possibilité d’orientation sexuelle au même titre que l’hétérosexualité.

 - un autre souhait, c’est que les jeunes apprennent le respect de la diversité = respect de l’autre, quelque soit son orientation sexuelle, sa race, son sexe…, parce que les discriminations liées à l’orientation sexuelle rentrent dans le cadre des autres discriminations en tant qu’affronts aux droits humains.

 - enfin, certaines associations voudraient que le programme de l’Education nationale soit revu: il s’agirait déconstruire le schéma de l’hétérosexualité comme norme.

Ne plus afficher un modèle sexuel dans les cours et manuels scolaires, mais présenter l’homosexualité comme une manifestation de la sexualité aussi légitime et épanouissante que l’hétérosexualité (images papa, maman…).

 Reprenant ces trois souhaits, l’association SOS Homophobie (observatoire de l’homophobie en France) a soumis, en Octobre 2002, à l’ensemble des rectorats et au Ministère de l’Education nationale un dossier intitulé « Etablissements scolaires et lutte contre l’homophobie et la lesbophobie » offrant une analyse des programmes du collège et du lycée et proposant un module de sensibilisation à la lutte contre l’homophobie en milieu scolaire. Ce dossier suggère entre autres de former « tous les personnels et futurs personnels de l’Education nationale » aux « questions liées  à l’homosexualité et à la lutte contre l’homophobie », et de définir clairement l’homophobie et la lesbophobie afin de sensibiliser les collégiens et lycéens à ce problème.

 Bien qu’ayant suscité l’intérêt de nombreux professionnels (enseignants, proviseurs, documentalistes), le Ministère de l’Education nationale n’y a pas donné suite.

 Et il en a été de même de toutes les actions menées par les associations à cette fin.

 3) La police

 Pour les associations, cette profession remplit un rôle crucial: leur attitude homophobe peut avoir des conséquences particulièrement graves.

 Sur la ligne d’écoute de l’association SOS Homophobie, environ 10 %  des appels reçus concernent des discriminations émanant des forces de l’ordre: refus d’enregistrer des plaintes, refus d’intervention, contrôles musclés sur les lieux de drague homosexuels, insultes, etc.

 La volonté des associations serait de pouvoir organiser des cycles de conférences, ou de simples réunions pour tenter de les sensibiliser à leur mission de respect et de protection vis-à-vis de tout individu, quelle que soit son orientation sexuelle. Par exemple, les inviter à la vigilance par rapport à la sécurité de certains lieux, à prendre au sérieux les plaintes qui peuvent être déposées.

 Concrètement, les intervenants et les modules de formation existent, ils ont été pensés par certaines associations (SOS Homophobie a d’ailleurs adressé un module de sensibilisation  à la lutte contre l’homophobie au Ministre de l’Intérieur et à la Direction de la Formation Nationale Initiale de la Police en Octobre 2001), il ne manque qu’une volonté politique.

 Si on prend le module proposé par SOS Homophobie, qui est approuvé et soutenu par les autres associations, il avait été au départ bien reçu, puisque, suite à une rencontre au Ministère de l’Intérieur en Décembre 2001 entre SOS Homophobie et la D.F.N.I.P., celle-ci s’était engagée à demander à chaque école d’intégrer ce module de sensibilisation à la lutte contre l’homophobie dans le programme de formation, avec la possibilité de contacter SOS Homophobie pour qu’elle intervienne dans le module éventuellement.

 Depuis, il y a eu les élections présidentielles et législatives, et les contacts qui avaient été pris avant n’ont pas été suivis, malgré les relances du Ministère et de la Direction de la Formation de la Police par SOS Homophobie, mais aussi par d’autres associations comme Flag ! par exemple qui est l’association des policiers gays et lesbiens, et qui a été reçue au Ministère  en Décembre 2002, donc depuis le changement de Gouvernement!

 4) Le monde du travail

 Il existe quelques associations propres à certaines professions (Flag!, Gare!, l’Autre Cercle…). Mais la lutte contre l’homophobie dans le monde du travail va surtout se faire par un partenariat entre les associations et les syndicats.

Il s’agit notamment de lutter contre les refus de recrutement, de promotion et les licenciements en raison de l’homosexualité, de lutter contre les inégalités de traitement (refus de mutation ou de rapprochement de conjoint) et de lutter contre la division des salariés (insultes, menaces, chantage ou harcèlement) et pour plus de solidarité.

 L’intérêt de s’adresser aux syndicats est qu’ils sont présents sur les lieux de travail, et qu’ils vont pouvoir défendre les salariés qui ont un problème lié à leur orientation sexuelle (respect Code du travail qui prévoit discrimination liée à orientation sexuelle: A. L.122-35 et 122-45) et négocier des avantages sociaux pour les couples homosexuels identiques à  ceux accordés aux conjoints hétérosexuels.

 Et ce partenariat est en bonne voie, puisque, pour la première fois, toutes les grandes confédérations syndicales étaient présentes au Printemps des Assos le 22 Mars 2003 à Paris, et qu’elles ont manifesté leur souhait de travailler ensemble et avec les associations sur les questions de discriminations.

 

II – La revendication d’une politique de lutte contre l’homophobie

 A) Obtenir du Gouvernement la mise en place d’une politique de prévention et de répression de l’homophobie

 Etat des lieux législatif en France: la loi du 16 Novembre 2001 reconnaît la discrimination liée à l’orientation sexuelle (mais la sanction s’applique à un champ restreint, par exemple peut difficilement être appliquée au refus opposé à l’adoption, et il n’y a aucune référence à l’identité sexuelle), et celle du 18 Mars 2003 prévoit l’aggravation de la peine lorsqu’un crime ou un délit est commis à raison de l’orientation sexuelle de la victime.

 

Les associations demandent notamment:

- la révision la Constitution = élargir le principe d’égalité dans l’article 1er, afin qu’il s’applique « sans distinction de sexe, d’orientation sexuelle, d’identité sexuelle ou d’état de santé »;

- une loi sur la presse contre les propos homophobes;

- une loi permettant la constitution de partie civile des associations pour les infractions commises en raison de l’orientation sexuelle de la victime;

- une loi sur le harcèlement lié à l’homosexualité;

- la pénalisation des propos homophobes et de la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence homophobe;

- et, revendication qui compte beaucoup pour les associations, la mise en place d’une politique de prévention de l’homophobie à l’initiative du Gouvernement, càd une sensibilisation à la lutte contre toutes les discriminations et au respect de la diversité des sexualités dans tous les domaines de la vie sociale (c’est plus large que ce que j’ai vu avant, car aussi médecins, assistantes sociales, etc., et population à travers les médias). C’est important car la répression ne sert à rien si on n’éduque pas.

Impact plus important que l’action des associations, car actions du Gouvernement s’imposent à la population. Meilleures chances de faire évoluer les mentalités.

 C’est pas gagné, présence du PC, du PS et des Verts, mais absence des partis de la majorité au Printemps des assos lors de la table ronde avec les partis politiques. M.Chirac n’était même pas représenté, alors qu’il avait lui-même affirmé sa volonté de combattre l’homophobie en souhaitant la création d’une autorité indépendante chargée de lutter contre toutes les discriminations et qu’il était favorable à une loi pénalisant l’incitation à la haine homophobe.

 Pas vraiment de moyens de pression des associations sur les politiques, si ce n’est pétitions, manifestations, questionnaire des candidats aux présidentielles sur la politique qu’ils mèneraient contre l’homophobie s’ils étaient élus et leur rappeler à quoi ils se sont engagés, en l’occurrence M.Chirac, puisque c’est lui qui a été élu.

 Même si les lois demandées entraient un jour en vigueur, les associations resteraient vigilantes, car il faudrait encore que ces lois soient bien appliquées.

 

B) Demande de désapprobation politique des persécutions à l’égard des homosexuels à l’étranger

 

Dans certains pays, trop nombreux, la route qui mène à l’égalité est lointaine, puisque l’homosexualité est encore pénalisée ou donne lieu à des persécutions.

 Exemples: en Egypte, l’homosexualité n’est pas condamnée par la loi, et pourtant les emprisonnements et tortures sont pratiqués fréquemment pour offense à la religion et outrage à l’ordre public, au Zimbabwe, où les homosexuels pourchassés sont d’après le Président Mugabé « pire que des chiens et des porcs », etc.

 Les associations s’insurgent contre ces pratiques, et attendent de notre Gouvernement qu’il les désapprouve également. De quelle manière?

 

Quelques propositions des associations:

- accorder le droit d’asile aux personnes qui sont persécutées en raison de leur orientation sexuelle;

- que le respect de la diversité des sexualités, qui se traduit notamment par la dépénalisation de l’homosexualité et la pénalisation des discriminations liées à l’orientation sexuelle, soit une condition d’adhésion à l’Union européenne = cf Turquie où homosexualité est illégale (alors qu’exigence d’abolition de la peine de mort);

- que le Président de la République et le Gouvernement français exercent une pression diplomatique pour inciter les pays étrangers à la dépénalisation de l’homosexualité et à la pénalisation des discriminations liées à l’orientation sexuelle, qu’ils condamnent ouvertement les propos et actes homophobes et qu’ils cessent de cautionner ces régimes, d’en recevoir les dirigeants (interdiction séjour pendant un an de Mugabé, Pdt Zimbabwé, sur sol UE, et pays européens qui continuent à lui refuser la venue sur leur territoire malgré la levée de l’interdiction, mais la France l’a reçu lors du sommet France-Afrique!)

 On retrouve le même problème du manque de moyens de pression efficaces des associations sur les politiques, même des grandes associations, qui sont les plus à même de les rencontrer. Alors pourtant que certaines associations comme Act Up ont des actions revendicatives très agressives (asperger de sang les ambassades de certains pays africains persécuteurs d’homosexuels pour protester à la venue de leurs chefs d’Etat sur le territoire français!).

 Malgré cela, la France ne veut pas adopter cette attitude de désapprobation: au nom du principe de non-ingérence (souveraineté), et aussi parce qu’elle est intéressée par les bonnes relations politiques et économiques avec les pays, notamment africains, qui pratiquent ces persécutions.

 

Revenir à la page d'accueil