Discours de Christine BOUTIN, député, à l'Assemblée Nationale, sur l'irrecevabilité du PaCS
"Une société qui mettrait sur le même plan l'homosexualité et l'hétérosexualité travaillerait à sa propre disparition et pourrait compromettre gravement l'éducation des enfants.
Mettre sur le même plan ces deux conduites, c'est reconnaître le choix de l'individu comme un absolu qui n'est soumis à aucune norme objective morale ou sociale.
Certains modes de vie ne sont nullement bénéfiques pour le corps social et le droit ne doit jamais s'y conformer.
J'ai dit combien les enjeux présentés par les promoteurs du projet étaient contraires à l'esprit de notre loi fondamentale, et comment le Gouvernement avait omis d'utiliser les moyens constitutionnels de saisine des organismes qui auraient pu utilement émettre des avis.
J'aurais également pu mentionner que le PaCS ne manquera pas de faire éclater les lois communautaires sur le regroupement familial, ce qui dépasse d'assez loin la compétence de notre seule assemblée.
Oui, le PaCS est irrecevable au regard de l'article 40 de notre Constitution.
Oui, le PaCS constitue une quadruple atteinte au principe d'égalité : parce qu'il est discriminatoire à l'égard des personnes homosexuelles, discriminatoires à l'égard des frères et sœurs, discriminatoire à l'égard des signataires du PaCS à qui il n'offre pas les mêmes protections, parce qu'il prive les répudiés de leurs droits d'accès aux procédures légales.
Oui, le PaCS est contraire au droit de propriété.
Oui, le PaCS est contraire au respect de la vie privé.
Oui, le PaCS est contraire au Préambule de la Constitution de 1946, parce qu'il instaure la répudiation, parce qu'il ignore l'obligation qui nous est faite de protéger la famille, parce qu'il ignore la nécessité de protéger l'enfant.
Oui, le PaCS est contraire à l'article 34 de la Constitution, en ce qu'il ne légifère pas de manière suffisamment précise.
Pour l'ensemble de ces motifs, je vous demande d'adopter l'exception d'irrecevabilité que j'ai eu l'honneur de défendre devant vous."

Christine BOUTIN

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